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1330 by Thi-Annem c’est la connivence indescriptible des âmes, la fusion des goûts, des sens, d’hier et d’aujourd’hui.
Dans les pigments séculaires d’une puissance infinie, l’œil s’est posé, en osmose, il s’est attardé sur les fragments, ébloui par les vestiges du passé. 1330 c’est l’héritage de l’histoire. Des restes de fresques, abîmées et passées, deviennent constellations ou paysages mystiques.
L’imagination fait son travail et emmène chacun voyager là où la couleur résonne.
Collection 1330
Lors d’un voyage en Toscane j’ai découvert un magnifique cloître du 13ème siècle, comme l’Italie en recèle tant.
Ses murs étaient couverts de plus de 2600 mètres de fresques, jusqu’à ce que l’incendie désastreux de juillet 1944, causé par un bombardement aérien ait détruit une grande partie de celles-ci. Heureusement, une portion importante a pu être restaurée depuis lors.
Assurément, les commanditaires ont assigné aux peintres la mission d’inspirer l’idée religieuse, le sens du divin… la pure envolée de l’âme. Par leurs dimensions monumentales, l’iconographie retenu, le génie des peintres italiens du quatrocento, ces fresques impressionnent et nous rappellent notre condition d’humbles mortels.
Des chefs-d’œuvre se révèlent sur des milliers de m2 et pourtant, c’est sur les bas de murs, là où les fresques sont les plus altérées, quasiment disparues, là où la figuration s’est écaillée, jusqu’à en devenir abstraction… que mon regard s’est porté, que mon âme a vibré.
Emouvante beauté issue des traces de pigments à fresco ayant subi les outrages du temps. Sur ces murs j’ai vu le Monde : les braises d’un feu, les vagues sur une plage de sable noir, un paysage volcanique, les nervures d’un arbre, la texture du cuir, des constellations…
Cette découverte suscita mon émerveillement, un moment de grâce, une révélation, révélation de petits détails, voire de fragments ignorés de tous car surmontés d’œuvres tellement grandioses et narratives.
Révélation partagée avec la photographe Anne-Emmanuelle Thion, artiste sensible et perméable comme moi à l’émotion suscitée par le wabi-sabi. Par son cadrage, son travail photographique sur la matière picturale, elle a érigé en œuvre d’art ces fragments de fresques.
Il nous importait dès lors de partager notre émotion et la rendre accessible. Nous avons fait appel au meilleur laboratoire français maîtrisant le procédé de la sublimation. A 1600 degrés, l’encre pénètre chaque fibre de la toile, rendant le procédé inaltérable. La toile est alors tendue sur un châssis (140×90) signée Tianem, (Thierry & Anne-Emma), numérotée sur 12 exemplaires.
Genèse d’une œuvre d’Art, née d’un fragment… de la mémoire d’une fresque.
A vous d’y projeter votre propre imaginaire.
